Connaissez- vous le « biais négatif » ?

Êtes-vous de ces personnes qui voient toujours le verre à moitié vide ? Qui se repassent en boucle les erreurs passées ? Qui envisagent les pires scénarios pour l’avenir ?

Pas du tout ? Un peu ? Beaucoup ?

Quelle que soit votre réponse sachez que vous n’y êtes pour pas grand-chose mais que c’est votre cerveau qui vous joue des tours !

Et oui, le cerveau humain est naturellement attiré par tout ce qui ne va pas, tout ce qui cloche, par tout ce qui peut être étiqueté « négatif » (contraire à notre bien-être).

Mais pourquoi donc me demanderez-vous ?

Et bien comme je vous le dis souvent, si nous sommes ainsi faits c’est qu’il y a une raison qui est la suivante : nos ancêtres vivaient dans des conditions très précaires, entourés de nombreux dangers qui mettaient constamment leur vie en péril : être attaqués et dévorés par des prédateurs par exemple, aussi devaient-ils être sans cesse sur le qui-vive afin d’assurer leur survie et la continuité de l’espèce.

C’est grâce à ce processus que nous sommes ici aujourd’hui !

Ainsi le cerveau humain est-il toujours, à l’heure actuelle, à l’affût de possibles dangers ; certes de nos jours il est rare de rencontrer un animal sauvage qui voudrait nous croquer et nous avons la chance de vivre dans des sociétés sécurisées mais notre cerveau, fruit de ces millions d’années d’évolution, reste le même :

  • les stimuli « négatifs » sont perçus plus rapidement et plus facilement que les stimuli « positifs » ;
  • nous sur-estimons systématiquement les menaces et sous-estimons les opportunités, les potentialités et les ressources ;
  • nous nous concentrons sur les échecs passés et augmentons les obstacles futurs…

Par la répétition se créent des circuits neuronaux, de véritables autoroutes qui rendent à leur tour le cerveau plus sensible aux expériences «  négatives » futures et ceci en un cercle vicieux infini.

C’est ce que l’on nomme « le biais négatif du cerveau » qui fait partie de notre nature d’humains.

Alors devons-nous ployer sous cette fatalité et subir ce triste sort toute notre existence ?

Et non !!

La bonne nouvelle est que nous pouvons remodeler notre cerveau et rééquilibrer le positif et le négatif !

Comment ?

En « cultivant le bon », c’est-à-dire en apprenant à porter notre attention sur ce qui va bien, sur nos réussites, sur tout ce qui nous apporte détente et bien-être.

Pour commencer votre entrainement, je vous propose l’exercice suivant :

  • Notez sur une feuille tout ce qui vous apporte de la satisfaction dans votre vie en ce moment (par exemple : vous vivez dans un endroit plaisant, votre corps est en bonne santé, vous êtes entourés d’une famille et d’amis présents et aimants etc…)
  • En écrivant portez votre attention aux ressentis corporels.
  • Comment vous sentez vous maintenant ?

Lorsque vous faites cela vous vous faites plusieurs cadeaux :

  • Vous créez de nouvelles routes neuronales dans votre cerveau, lui offrant ainsi l’occasion d’être plus conscient de tout ce qui va bien dans le moment présent mais aussi le rendant plus sensible dans le futur au positif, et vous inversez le cercle vicieux du biais négatif en cercle vertueux.
  • Vous induisez dans votre corps la sécrétion d’hormones telles que la dopamine, les endorphines, la sérotonine, l’ocytocine qui contribuent à la sensation de bien-être ; ces hormones viennent compenser l’effet des hormones du stress, libérées par le cerveau lorsqu’il est en mode danger.

Il est bien clair qu’il ne s’agit pas de vouloir gommer le penchant négatif, puisqu’il est là pour nous protéger, mais il s’agit de rééquilibrer la situation en offrant à notre cerveau d’autres possibilités, et une plus grande souplesse de fonctionnement.

Il ne s’agit pas non plus d’être dans une posture d’optimisme béat et naïf mais de développer un regard plus objectif et confiant sur soi, sur les autres et sur la vie.

Cette attitude est source de contentement, d’apaisement qui vont à leur tour nourrir l’amitié avec soi-même, qui est au cœur de mes accompagnements.

D’autres pratiques vont dans le sens de ce rééquilibrage, et je vous en parlerai lors d’un prochain article ; d’ici là bonne et joyeuse mise en pratique.

 

Bibliographie : les ouvrages de R.Hanson